Paul Masson
Informations :
- Né le 11-10-1876 à Mostaganem
- Décédé le 23-12-1944 à Cannes
- Discipline : Cyclisme sur piste
Biographie :
Jean-Claude Killy, Martin Fourcade, Léon Marchand… Ces noms résonnent dans vos oreilles, des images naissent dans votre cerveau, leurs exploits ne vous sont pas inconnus. Je me trompe ? Et si je vous dis Paul Masson, ça vous évoque quoi ?
Personnellement, jusqu’à ce que je m’intéresse à l’histoire des médaillés olympiques français, je ne connaissais pas ce cycliste. Pour faire simple, c’est l’un des six Français à avoir gagné trois médailles d’or sur une même olympiade (aux noms évoqués plus haut, on peut ajouter Robert Charpentier et Roger Ducret). Et pour couronner le tout, il a accompli cet exploit en une seule journée. Si on devait citer un certain Kylian Mbappé, ça donnerait un truc du genre : Vous êtes pas content ? Triplé !
Cette journée, c’est le 11 avril 1896. Nous sommes à Athènes, et les premiers Jeux Olympiques de l’histoire sont en cours. Paul Masson a alors 19 ans et les JO sont réservés aux sportifs amateurs. Rembobinons l’histoire.
11 octobre 1876 – Mostaganem (Algérie)
L’Algérie est alors une colonie française. Située à proximité de la Méditerranée, la ville vit un automne typique de la zone méditerranéenne, avec des températures oscillant entre 15 et 25 degrés. Ce 11 octobre, Claude Pierre Masson et Marie Guillard accueillent leur deuxième enfant : Paul Masson.
Après cette parenthèse algérienne, la famille s’installe à Paris, où le père est officier au Val-de-Grâce.
Les débuts en vélo
Paul Masson commence sa carrière comme amateur. Entre 1894 et 1895, il remporte quelques courses qui lui ouvrent les portes de l’équipe de France à la fin de l’année 1895. Ça tombe bien, les premiers Jeux Olympiques modernes de l’histoire s’ouvrent dans quelques mois à Athènes.

Paul Masson – Le Véloce-sport, 30 avril 1896
Le jour de gloire
Le vélodrome de Néon Phaléron est l’arène où se déroulent les cinq épreuves de cyclisme sur piste des Jeux. C’est ici, le 11 avril 1896, que Paul Masson va écrire son histoire. Il remporte l’épreuve de vitesse, enchaîne avec le 10 km avant de conclure sur l’épreuve du tour de piste. C’est une journée plutôt réussie pour lui. Une quatrième médaille aurait peut-être été possible sur la course en ligne du lendemain, mais il décide de renoncer à cause de la fatigue accumulée (on l’excuse !).

Le vélodrome de Néon Phaléron
De Masson à Nossam (vous l’avez ?)
« Nos lecteurs se demanderont comment le brillant sprinter amateur a été amené à abandonner le drapeau de l’amateurisme. » Voilà ce qu’on peut lire dans Le Véloce-Sport du 10 septembre 1896.
Pour résumer, Paul Masson a couru une course pro (sous le pseudonyme de Nossam) pour laquelle il a touché une prime en cash. Et ça, pour l’Union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA), ça ne passe pas. Paul Masson se voit infliger une peine importante : une disqualification de toute compétition amateur jusqu’en juillet 1897… C’est cette disqualification qui le pousse en fait dans les bras du professionnalisme et à une démission de l’USFSA.
Toujours dans Le Véloce-Sport : « Je ne puis, étant au meilleur de ma forme, rester dans une telle inactivité sportive […] Je suis très aise de me mesurer maintenant avec des coureurs de profession pour voir ce dont je suis capable. »
Bon, sa carrière pro fut assez courte puisqu’elle s’acheva en 1900 et fut entrecoupée en 1898 par son service militaire. Malgré quelques bons résultats, un article dans le journal La Cyclette Revue du 1er juin 1945, qui fait suite à son décès, résume assez bien sa carrière : « Il fut certes un grand sprinter, mais son palmarès n’est pas comparable à celui des deux précédents (Morin et Bourillon), ni de Jacquelin. Il est vrai que sa carrière fut assez brève, 1897 étant sa meilleure année. »
Si on devait ne retenir qu’un résultat, ce serait sa 3ème place aux Championnats du monde de cyclisme sur piste de 1897 à Glasgow dans l’épreuve de vitesse sous le nom de Paul Nossam. Par la suite, il fit quelques apparitions dans des courses amateurs avec comme point d’orgue un titre de champion de France de vitesse amateur en 1912.
Du vélo à la médecine
En parallèle de sa carrière de cycliste, Paul mène des études en médecine qui débouchent sur un titre de docteur en médecine à la fin de l’année 1903. Durant la Première Guerre mondiale, il intègre l’armée territoriale au service de santé militaire. Il exercera ce métier toute sa vie à Paris avant de rejoindre son fils à Cannes, ville dans laquelle il décédera le 23 décembre 1944.
Les chiens ne font pas des chats
Sans doute bercé durant son enfance par les exploits de son père, son fils Pierre se met aussi au vélo. Il sera un moment licencié dans le club du Paris université club (PUC), club au sein duquel il finira second du championnat de France de vitesse 1929 en catégorie scolaire.
Palmarès :
1896 - Athènes
Cyclisme sur piste
- or Tour de piste contre la montre - 11-04-1896
- or Vitesse individuelle - 11-04-1896
- or 10 km - 11-04-1896